Commentaire
Dans la langue française, les termes danser et danse font référence à deux pratiques aux fonctions et enjeux très différents. Ils désignent à la fois la danse de scène, destinée à être regardée, et les danses festives ou récréatives, celles que l’on pratique tous. Mais s’il est vrai que la danse de scène s’est toujours inspirée des danses de bal, il est frappant de voir aujourd’hui se multiplier, sur les plateaux des théâtres, des références à des formes populaires — danses clubbing, disco, twerk, new wave, funk...
Pour quelles raisons des chorégraphes éprouvent-ils le besoin de se confronter à ces gestes parfois simples et bruts, dépendant souvent de l’industrie du disque ? Ce livre nous invite à découvrir les multiples visages du « danser pop » dans la création chorégraphique au fil des dernières décennies, à travers les œuvres d’artistes aussi divers que Maurice Béjart, Pina Bausch, Alain Platel, Marco Berrettini, Jérôme Bel, Mark Tompkins, Mathilde Monnier, François Chaignaud, Cecilia Bengolea, Maguy Marin, Christian Rizzo, Thomas Lebrun, Gisèle Vienne et le collectif (La)Horde. D’une pièce à l’autre, les danses populaires s’intégrent à la chorégraphie de manière singulière, tout en faisant apparaître des motifs récurrents de la mythologie pop : la contagion, l’improvisation, l’extase et le groupe.