Commentaire
Il y a Kurt Lewenstein, un chef d'orchestre viennois, d'origine juive, Barbara Peterson, une artiste américaine d'avant-garde. Stanislas Skolinski, un journaliste français d'origine polonaise. Mireille Jourdan, une paysanne provençale.
Logiquement, ces personnages n'auraient pas dû se rencontrer. Et pourtant, entre eux, va se nouer une histoire étrange, pleine de malentendus, de passions, de drames, de fièvres.
Une histoire, aussi, où s'entrecroisent différents thèmes : l'Autriche de l'immédiat après-guerre, et son atmosphère plutôt trouble ; le conflit entre le libertinage et l'amour-passion ; un voyage en Autriche et en Bavière, à la découverte de l'art baroque ; la condition juive dans le monde d'aujourd'hui ; New York, et l'effervescence créatrice qui y régnait dans les années 70 ; la guerre du Liban, en 1982 ; le destin tragique des grands compositeurs viennois du début du siècle : un paysage de Provence, indifférent à la folie des hommes ; une femme nue s'enveloppant d'un manteau de fourrure, sur un tableau de Ru-bens.
La Suite lyrique ? C'est un superbe quatuor à cordes composé par Alban Berg, et que Kurt, le personnage principal, se prépare à interpréter lors d'une tournée de concerts. Mais c'est aussi, explicitement, le filigrane du récit : son principe d'organisation, qui lui donne son architecture, et règle les moindres détails de sa composition.
Comme si la musique, ici, devenait roman.