Commentaire
Le conflit des générations couvait dans l'Hexagone depuis les premiers trémoussements de Presley, puis les éclats tranchants du free jazz d'Ornette Coleman, au milieu des Sixties. En mai 68, les conditions se trouvent soudain réunies pour favoriser un renouvellement de la société. La subversion culturelle prônée par l'underground via sa musique, ses journaux, ses happenings, sa créativité, ses illusions, ses excès, ne va alors cesser de croître et se développer en France durant la fin des années soixante et les années soixante-dix. Ce livre haut en couleurs,signé par un journaliste « historique » des pages culture de Libération et émaillé de nombreux témoignages inédits, évoque - un peu à la manière de la free press de ces glorieuses années - une épopée bouillonnante, libertaire, parfois délirante et foutraque. Une époque où le rock a pour noms Âme Son, Gong, Crouille Marteau, Magma, Heldon ou Fille Qui Mousse, où le jazz est incarné par les expérimentations de François Tusques, Bernard Lubat ou Jacques Berrocal, où la chanson résonne des textes de Pierre Barouh, Areski ou Brigitte Fontaine, où les festivals commencent à pulluler, un peu partout dans le pays, et où un jeune cinéma, sur le même tempo que toutes ces joyeuses musiques, définit lui aussi les contours de nouvelles utopies.