Commentaire
Serge Lifar, enfant de Kiev, rejoint en 1923 l'illustre compagnie des Ballets russes de Serge de Diaghilev. Ce fou de danse a alors dix-huit ans et ne souhaite qu'une chose : donner corps à la passion qui l'habite. Bientôt, son goût du travail, sa beauté solaire et ses dons innés d'interprète le hisseront parmi les danseurs les plus en vue de la Compagnie. Ces très riches heures aux Ballets russes - qui s'achèvent avec la disparition de Diaghilev en 1929 - marquent à jamais Lifar, le laissant héritier d'un savoir qu'il se fera un devoir de transmettre tout au long de son existence.
Lorsqu'en 1930, Jacques Rouché lui confie les destinées du Ballet de l'Opéra de Paris, une nouvelle aventure commence, qui durera, elle, trois décennies. Poursuivant avec panache son parcours d'interprète et de jeune chorégraphe à la recherche du néoclassique, il s'affirme comme maître de ballet soucieux de relire le répertoire, professeur attentif à communiquer son sens de l'esthétique, mais également écrivain, théoricien et conférencier inspiré. Il ne ménagera pas ses efforts pour porter toujours plus loin le rayonnement de la danse et du Ballet, enthousiasmant les foules et insufflant dans la Maison un vent de nouveauté sans précédent.
De cette personnalité qui marqua profondément son temps, le monde de la danse d'hier et d'aujourd'hui veut se souvenir. C'est l'enjeu de ce livre qui retrace à travers les témoignages de danseurs et de chorégraphes les contours d'une vie pleine à l'Opéra.