Commentaire
À Barletta, ville du sud de l'Italie, un homme fascinant redonne vie à des musiques oubliées. Depuis plus de vingt ans, Francesco Lotoro, pianiste de formation, recherche puis enregistre avec un orchestre local les œuvres composées plus ou moins clandestinement dans les camps pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cet obstiné de 47 ans, aidé de sa femme et d'une poignée d'amis, a archivé plus de quatre mille partitions, parfois inachevées ou parcellaires. Symphonies, opéras, chansons folk, chœurs religieux, mais aussi swings ou musique rom : les artistes emprisonnés n'ont jamais renoncé à leur liberté créatrice, quitte, pour certains, à le payer de leur vie. De Prague à Cracovie, de Rome à Paris, voici une course contre l'oubli, où chaque note sonne comme un défi à l'oppresseur. Un pan entier de l'histoire de la musique, jusqu'ici laissé sous silence, se dévoile au fil des pages et des partitions du maestro de Barletta.