Commentaire
Auteur, compositeur, joueur de ngoni et immense soliste vocal surnommé « la voix d’or du Mandé », Kouyaté Sory Kandia laisse derrière lui un large répertoire inspiré des grands airs du Mandingue. Il disparaît le 25 décembre 1977, l’année où il reçoit le prix de l’Académie Charles Cros.
Le n'goni comme luth désigne un instrument typiquement malien, aussi appelé djéli n'goni (« luth de griot ») chez les Bambaras et nkoni ou koni.
Kandia î
C'est le nom lapidaire de celui qu'il n'est plus besoin de présenter, tellement il ressemble au Kilimandjaro, à l'Himalaya ou à l'Everest, ces gigantesques montagnes qui défient le temps et l'espace. Kandia est une montagne de la culture et de l'histoire. Comme tel, il s'impose à nous en véritable monument de la musique africaine. Mais si Sory Kandia Kouyaté, l'artiste éclos, est bien connu, Kandia, l'enfant enclos dans l'éducation traditionnelle, est bien souvent méconnu. Le passé, l'enfance de Kandia, cette enfance vécue en pleine période coloniale, est en fait l'expression des âpres contradictions d'alors. C'est une enfance étoffée de leçons de morale, fécondée par l'amour patriotique, fertilisée par la conscience d'un père d'une équité exceptionnelle.
Ce sont ces instants nostalgiques qu'il plaît à son fils aîné de nous raconter à coeur ouvert.