Commentaire
Interrogée par Geneviève Vincent et Mathilde Monnier qui fut son élève (quand elle succéda à Alwin Nikolaïs à la direction du CNDC d'Angers de 1981 à 1983) et dansa, par la suite, dans plusieurs de ses spectacles, la danseuse et chorégraphe américaine Viola Farber évoque longuement ce que fut son enseignement de la danse et sa façon de le transmettre aujourd'hui.
Née en Allemagne, Viola Farber émigré au Texas avec sa famille à l'âge de sept ans. Découvrant par hasard Merce Cunningham, elle devient l'une de ses danseuses les plus remarquées et le quitte le jour où elle ne supporte plus le rapport classique public-interprète. Parallèlement, elle suit les cours classiques de Margaret Craske, «d'une dureté efficace», et d'Enrico Cechetti, et se démarque d'emblée de l'univers de Martha Graham, «de sa souffrance orgueilleuse». Si elle reconnaît que ce qui la touche le plus chez un danseur, c'est l'effort, elle ajoute que, privé de grâce, cet effort sera réduit à néant. Bousculant le discours conventionnel qui veut qu'un bon danseur s'accommode de tous les styles, elle rappelle que chaque technique muscle et modèle le corps d'une façon différente.