Commentaire
L'un des moments clés de «F. et Stein», autoportrait unique dans l'œuvre de Dominique Bagouet est celui où, placé de profil, il déforme progressivement son visage jusqu'à la monstruosité. Difforme, méconnaissable, il revient peu à peu à lui, évoquant ces visages clos sur eux-mêmes des grands malades hystériques après l'accalmie, tels que Charcot les montra jadis. Moment d'anthologie dans une performance qui en compte beaucoup d'autres..
«F. et Stein» reste inscrite au répertoire de Bagouet à la fois comme exorcisme et comme pièce charnière, juste avant «Déserts d'amour». On considère généralement qu'elle lui a permis de se libérer de ses démons, d'exprimer son ambivalence et d'accéder ainsi à la maîtrise de son style et de son inspiration. Au-delà de la déréliction à laquelle, plusieurs années plus tard, «Jours étranges» fera écho, au-delà de la complicité bouffonne avec le jeune guitariste rock Sven Lava Pohlhammer, ce manifeste reste une curiosité passionnante.