Commentaire
Stein» (cf. vol. 6). Lors de sa création au festival Montpellier Danse 1990, certains professionnels ont pu dire qu'elle n'était pas «digne» d'un directeur de Centre chorégraphique national. Sur la musique des Doors, la pièce évoque les approches - premiers émois, jeux, désespoirs passagers, passages à vide - des états adolescents.
Composée à partir d'improvisations des danseurs, sur des textes littéraires aussi bien que sur des bandes dessinées, «Jours étranges» n'est informe qu'en apparence. Bagouet y renonce aux effets brillants des compositions savantes qui le caractérisent, brisant ainsi sa propre image médiatique. Il fait reposer la pièce sur la seule force d'interprétation de ses danseurs aux formidables personnalités. On se souvient souvent de «Jours étranges» comme d'une pièce rock, explosive et déjantée ; pourtant, la pièce est aussi pleine de vides, de flottements, ce que le temps du spectacle autorise rarement. À l'été 1993, date de la captation, le chorégraphe est mort depuis six mois et nombre de danseurs sont revenus dans la compagnie pour ces ultimes reprises.