Commentaire
Les Double Six, fameux groupe vocal français des années 60, précurseur génial de ce style si particulier, avait, sous la houlette de leur "leader-parolière" Mimi Perrin inventé cette nouvelle façon de chanter le jazz. Sous la direction artistique de Quincy Jones, Mimi Perrin a retranscrit aux voix les arrangements orchestraux écrits par Quincy pour le Big band de Count Basie, en mettant des paroles sur toutes les notes, y compris sur les improvisations instrumentales des solistes. La complainte du Bagnard fait partie de cette série.
L'arrangement reprend cette idée, en simplifiant et en réduisant le nombre de voix, il reste très proche de la version des Double Six. La difficulté pour le choeur est moyenne, mais le solo (distribué à tous les pupitres) est délicat, surtout au niveau mélodique. Il est la transcription fidèle du solo instrumental original du trompettiste Clark Terry. Ce solo va de "Tout est prêt..." mesure 33 à "...j'partirai sans aucun d'vous" mesure 57. Il est tout à fait possible de faire chanter tout le solo par une seule personne (voire un duo) ; Le choeur se contentera alors de faire les ponctuations rythmiques ("Tu n'vois pas toi not' cas, tu l'vois pas" et " Toi tu n'pourras pas, tu ne le vois pas ?") et les tenues d'accompagnement (mesures 42 à 49). Cela donnera un relief supplémentaire à l'interprétation de ce thème très "Be bop".
Pour ce même arrangement est adjointe la version anglaise de Jon Hendricks. L'accompagnement proposé est un trio jazz (piano, contrebasse, batterie) mais l'écriture du piano est pensée pour pouvoir accompagner seul, le morceau, sans rien lui enlever.